Longtemps restée dans l’ombre de la légende, son nom résonne aujourd’hui comme un hommage à la résilience et à la beauté plurielle. Rebecca Ayoko, mannequin togolaise à la trajectoire singulière, fut la première muse noire d’Yves Saint Laurent. Une alliance inédite, à la fois esthétique et politique, qui marqua l’histoire de la mode.
Née à Agogo au Ghana en 1960, élevée dans des conditions difficiles au Togo, Rebecca Ayoko s’est frayée un chemin à force de courage et d’allure. C’est à Paris qu’elle est repérée, alors qu’elle tente de se faire une place dans le milieu très fermé de la haute couture. Une rencontre change tout : celle avec Yves Saint Laurent, qui voit en elle une beauté sculpturale, une prestance rare et une élégance magnétique.




Au milieu des années 1980, Rebecca devient le visage de la maison Yves Saint Laurent. Elle défile, incarne, inspire. À une époque où peu de mannequins noires foulent les podiums des grandes maisons, elle devient une figure de proue, sans slogan ni militantisme apparent, mais avec une présence puissante. YSL ne la choisit pas pour cocher une case : il la choisit parce qu’elle incarne sa vision de la femme. Sublime. Audacieuse. Différente.


Si aujourd’hui les Naomi Campbell, Adut Akech ou Anok Yai embrasent les catwalks, c’est aussi grâce à celles qui, comme Rebecca Ayoko, ont ouvert la voie. Dans son autobiographie Quand les étoiles deviennent noires, elle revient sur ce parcours fait de lumière et de douleurs, de grâce et de blessures. Un récit poignant, miroir d’une époque où la diversité était l’exception.
Rebecca Ayoko, c’est plus qu’un nom. C’est une page de notre histoire collective. Celle d’une Afrique fière qui a su s’imposer dans les temples du luxe. Celle d’une femme qui, malgré les épreuves, a porté haut les couleurs de la dignité, de la beauté et de la différence.

Aujourd’hui, alors que la mode se veut plus inclusive, il est essentiel de se souvenir de celles qui ont ouvert la brèche. Et de leur dire merci.