Elles sont puissantes, célèbres, et désormais… interstellaires. De Katy Perry à la journaliste iconique Gayle King, en passant par Amanda Seyfried ou la chanteuse Sarah Brightman, plusieurs femmes stars s’invitent à bord des vols commerciaux pour quelques minutes en orbite.

Leur rêve d’espace fascine. Il intrigue aussi. Car derrière les combinaisons spatiales dernier cri et les vidéos de lévitation glamour, un constat dérange : et si aller dans l’espace devenait le nouveau caprice de l’élite ?

« C’est un privilège que je ne prends pas à la légère. Je veux inspirer d’autres femmes. » – Gayle King

1- Un plafond de verre… en apesanteur

Depuis le tout premier vol spatial en 1961, environ 700 personnes ont quitté l’atmosphère terrestre. Moins de 100 étaient des femmes.

• Seulement 14 % des astronautes sont des femmes.
• Sur ces 100, l’écrasante majorité sont américaines ou russes.
• Les femmes africaines, asiatiques, latino-américaines restent quasiment absentes.

Un chiffre qui fait réfléchir. L’espace reste un club fermé, dominé par les hommes, et encore plus par les hommes riches. Ce n’est pas un hasard si les premières femmes à « acheter » leur ticket spatial sont issues du monde du spectacle, des médias ou du showbiz.

2- Quand l’évasion devient un luxe polluant

10 minutes dans l’espace = 75 tonnes de CO₂ par passager.
Soit l’équivalent des émissions annuelles d’un Européen moyen.

Un vol spatial de loisir, c’est beau sur Instagram. Mais c’est aussi un poids immense pour la planète. Alors que la crise climatique s’accélère, le tourisme spatial soulève de vraies questions éthiques.

Peut-on prôner la justice climatique et poster une photo en orbite la semaine suivante ? Peut-on parler d’égalité des genres sans parler de justice environnementale ?

3- Entre empowerment et égo-trip galactique

On veut croire au pouvoir des symboles. Voir des femmes puissantes dans l’espace, ça inspire. Mais quand le billet coûte entre 250 000 et 55 millions de dollars (SpaceX, Blue Origin, Virgin Galactic), le rêve devient-il accessible ou simplement indécent ?

« Ce n’est pas la Lune que je vise. C’est ma liberté. » – Amanda Seyfried

Le débat est là : entre acte de réappropriation et coup de com’ spatial, les lignes sont floues. Ce qui est certain, c’est que le storytelling autour de ces envolées n’est jamais neutre.

4- Et les vraies héroïnes de l’espace ?

Plutôt que de ne parler que de célébrités, mettons en lumière des femmes qui œuvrent, souvent dans l’ombre, pour repousser les limites :

• Sian Proctor, première femme pilote noire à bord d’un vol spatial (SpaceX – 2021).
• Jeanette Epps, astronaute et ingénieure afro-américaine en mission vers l’ISS.
• Wally Funk, 82 ans, pionnière de l’aviation, qui a enfin pu voler grâce à Blue Origin.

Ce sont elles qui incarnent un vrai progrès collectif. Pas un simple billet galactique acheté.

Et si la question n’était pas « qui peut aller dans l’espace ? », mais « pourquoi et pour quoi faire ? »

Nous devons rêver plus grand, mais aussi plus juste. L’exploration spatiale ne doit pas devenir un miroir de nos inégalités terrestres. Si elle peut être une inspiration, elle doit aussi être un levier : pour plus de science, plus de diversité, plus de sens.

Que pensez-vous des femmes célèbres qui vont dans l’espace ?
Est-ce une avancée féministe ou un privilège cosmique ?